Gouvernance des aires protégées et dynamiques anthropozoonotiques en Côte d’Ivoire
JEAI
Coordinateur du projet : Atta Kouamé, Vincent Leblan
Institut des sciences anthropologiques de développement, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan ; Centre intégré de recherches biomédicales à Abidjan ; Institut pasteur de Côte d'Ivoire, Abidjan
Durée : 2019-2022
Terrains : Côte d'Ivoire
Les parcs nationaux d’Afrique de l’ouest souffrent d’un déficit de légitimité auprès de leurs riverains.
Ces derniers y voient le plus souvent de vastes domaines encore vierges d’exploitation agricole.
Parallèlement, leur pertinence écologique en tant que dispositifs de séparation des populations locales et de la faune n’est pas toujours démontrée, en ce qu’ils produisent parfois les effets inverses de ceux recherchés, c’est-à-dire une augmentation des contacts homme-faune sauvage. Enfin, le discours biomédical sur les causes écologiques de la transmission d’agents pathogènes à l'homme emprunte ses modèles aux approches conservationnistes caractérisées par la persistance d'un fort dualisme entre nature et société : le grignotage des forêts par l'agriculture a pour effet d'accroître la fréquence des contacts entre hommes et animaux et, par voie de conséquence, les risques associés aux zoonoses. Il faut donc s'attendre au renforcement des dispositifs institutionnels de séparation entre humains et animaux. Notre équipe interroge ce modèle de patrimonialisation de la nature et ses effets sanitaires au moyen de connaissances ethnographiques, écologiques et épidémiologiques concernant les dynamiques sociales et spatiales des relations hommes-faunes sauvage autour d’aires protégées ivoiriennes. Ces connaissances peuvent non seulement contribuer à prévenir les zoonoses mais aussi à repenser le rôle des pratiques locales dans l'élaboration des politiques éco-sanitaires.