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43 rue Buffon
Paris 5e
Enseignements
Depuis 2022, enseignement "Anthropologie et One Health" (15h/an), Master en Santé publique – One Health et Santé Publique (1HSP), Faculté de Pharmacie, Université de Limoges.
Présentation
Mes travaux portent sur les relations homme-animal, la santé (One Health), et les savoirs locaux (ethno-vétérinaires) en Asie du Sud et du Sud-Est. Ils interrogent les liens complexes entre biodiversité-société-santé et ouvrent des réflexions sur la coproduction de savoirs (expert/profane, humain/non-humain). En étudiant ces liens qui circulent entre les espèces, mais aussi les perceptions et traitements des maladies animales qui s’y rattachent, j’explore les systèmes de connaissances mobilisés localement pour prévenir des risques associés. Par là même, il s’agit d’éclairer la manière dont les rapports hommes-animaux conditionnent les équilibres socio-environnementaux et impactent la santé des hommes, des animaux et de l’environnement.
Affiliations et responsabilités hors unité
Membre associé, Laboratoire International de Recherche (IRL) Health, Disease Ecology, Environment, and Policy HealthDEEP, CNRS - Kasetsart University - Mahidol University (Bangkok, Thailand).
Chercheur associé Institut de Recherche sur l'Asie du Sud-Est Contemporain (USR 3142 – UMIFRE 22 CNRS MAEDI)
Adjunct Faculty, National Institute for Advanced Studies (NIAS), Indian Institute of Science Campus (Bengalore, Inde)
Membre affilié, Laboratoire d'Anthropologie Sociale (Collège de France- EHESS-CNRS) - groupe de recherche Anthropologie des zoonoses
Membre du Conseil Scientifique - DIM 1HEALTH 2.0 (2022-2027)
Membre de la Commission de la Sauvegarde des Expèces (CSS) - Groupe des Specialistes de l'Élephant d'Asie (AeSG) - UICN (2017-2027). Co-chair Working Group on Social Science and Policy
Membre expert du One Sustainable Health Forum (WG3 : Adapting human-environment paradigms for a better human and planetary health)
Parcours
Docteur en Ethnologie de l’Université Paris-Ouest Nanterre (2014), dans ma thèse, j’ai interrogé les conditions et les implications du vivre-ensemble entre les Khamti et les éléphants dans le Nord-Est indien. Différents aspects de ces relations ont été considérés : depuis l’intégration d’un éléphant de forêt au village (qui passe par sa capture et sa socialisation), jusqu’à l’évolution des liens au travail. Dans le cadre d'un postdoctorat au Laboratoire d'Anthropologie Sociale (2015-2016), intitulé Représentations sociales des pathogènes à la frontière entre les espèces, j'ai mené une recherche sur les représentations et le traitement de la tuberculose des éléphants au Laos. Entre inquiétudes sanitaires et enjeux liés à la biodiversité, cette recherche a questionné l’émergence et la surveillance de cette zoonose dite ‘inversée’ dont les risques se situent à l’interface du sauvage et du domestique. Un second séjour au Laos m'a permis d'approfondir le projet, à la faveur d’une bourse de mobilité postdoctorale offerte par l’École Française d’Extrême Orient et la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (2016). Sur place, j’ai élargi mes investigations, en documentant d'une part des pharmacopées locales, et d'autre part, en m’intéressant à des pratiques d’automédication des animaux pour y trouver des convergences d'usages de plantes. Ces travaux interrogent les liens entre environnement et santé, biodiversité et diversité culturelle, et ouvrent des réflexions sur la co-construction de savoirs partagés entre humains et animaux. Ils ont été prolongés à l'aide d'une bourse de terrain offerte par l'Institut de Recherche sur l'Asie du Sud-Est Contemporaine (2018-2019) et d'une bourse postdoctorale DIM 1Health (2019-2021), avant mon recrutement en tant que chargé de recherche à l'IRD en 2021.
Documents
Projets
Le projet BufFarm vise à explorer les relations entre les animaux d'élevage et les connaissances locales en lien avec les systèmes de production agricole et l'environnement. À l'échelle mondiale, des liens ont été établies sur le rôle de l'expansion de l'élevage, à la fois comme une menace pour la biodiversité et comme un risque croissant pour la santé humaine et animale. Cependant, peu de distinction est généralement effectuée entre les différents systèmes de production, allant des petits exploitants aux fermes industrielles, et entre la diversité et la répartition des espèces sur la planète. Ce dernier aspect étant particulièrement complexe car il dépend à la fois des variations des contextes socio-économiques spécifiques et des valeurs culturelles associées aux animaux dans les différentes cultures. Afin de mieux comprendre les liens complexes entre le mode de production agricole, la biodiversité et la santé animale et humaine, le projet se concentre sur l'élevage extensif de buffles. Basé en Thaïlande, le programme s’étend au Laos et au Vietnam. Ancré en anthropologie, le projet a une forte dimension participative. Les connaissances des éleveurs constituent le point de départ de chacune des enquêtes. Une fois documentées, ces connaissances locales seront mises en dialogue avec diverses perspectives scientifiques (anthropologie, botanique et écologie). Cela permettra d'encourager et de promouvoir des pratiques vertueuses d'élevage garantissant la bonne santé des hommes, des animaux et de l'environnement.
Partenaires :
- Thaïlande : University of Kasetsart, Bangkok Herbarium (Department of Agriculture), International Buffalo Information Center (IBIC)
Financements : IRD, TICA Innovative Animal Health, FSPI One Health SEA
Rapport de mission en Thailande
Site Internet du projet : https://buffarm.hypotheses.org/
En Asie du Sud-Est, l’élevage reste une activité majeure, en pleine mutation, mais au prise avec de nombreux risques. Portée par une pression démographique et une croissance économique soutenue le secteur de l’élevage a connu ces dernières années une demande exponentielle en produits animaux qui soulève de nombreuses inquiétudes liées à l’usage du médicament vétérinaire, mais aussi liées aux conséquences de la déforestation qu’elle entraine. Face à ces risques, la connaissance et la maîtrise des pratiques d’élevage est devenu un enjeu crucial dans la région. En partenariat avec l'Université de Kasetsart (KU), je coordonne volet Traditional Veterinary Knowledge du projet "Innovative Animal Health" porté la Thailand International Cooperation Agency (TICA). L'objectif est de documenter les connaissances vétérinaires des éléveurs et de réfléchir à leur mise en commun avec d'autres régimes de savoirs.
Fruit de profonds changements économiques, la forte demande en production animale en Asie du Sud-Est, a pour conséquence une homogénéisation et une intensification du rapport à l’animal dans cette région. Prônant la valorisation de la biodiversité culturelle, le projet souhaite ouvrir un dialogue entre ethnosciences, biodiversité et santé. L’objectif sera de contribuer à l’établissement de campagnes de surveillance de maladie animale en direction de système d’élevage. Dans le même temps, il s’agira d’œuvrer à proposer des solutions innovantes, en particulier en cherchant à reconstruire des pharmacopées vétérinaires locales à partir de savoirs scientifiques vétérinaires, de pharmacopées locales, et aussi en ajoutant une troisième composante : les savoirs possédés par les animaux qui sont capables d’automédication.
Terrains de recherche
Thaïlande, Laos, Inde