
Marie FLEURY

43 rue Buffon
Paris 5e
Référente PALOC (avec Pascale de Robert) au comité du projet Vigie-Muséum (MNHN)
Présidente-fondatrice de l’association GADEPAM (Association pour l’étude et la valorisation des plantes à usages traditionnels en Guyane)
Vice-présidente du Conseil Scientifique du Parc Amazonien de Guyane (PAG)
https://www.parc-amazonien-guyane.fr/fr
Licence UE Patrimoines locaux à Sorbonne Université Sciences (Parcours de mineurs PSRNS) : co-responsable du cours avec Pascale de Robert
DU d’Ethnomédecine à INALCO et DU d’Ethnomédecine à l’Université de la Réunion :
Thèmes partagés secondaires : Pluralité et asymétrie des savoirs
D’abord diplômée en pharmacie à la faculté de Nantes, j’ai réalisé une thèse de pharmacie sur la médecine ayurvédique et un voyage d’étude en Inde et au Népal en 1983.
En 1985, j’ai obtenu une licence d’Ethnologie, suivie d’un Master à Paris 7, puis un DEA de Botanique Tropicale à Paris 6 en 1986.
Mes études de Botanique Tropicale m’emmènent en Guyane en janvier 1986 pour faire un stage pratique d’immersion en forêt tropicale. Après avoir développé un sujet de DEA sur les plantes alimentaires chez les Noirs marrons Boni (Aluku) du haut-Maroni, je poursuis en thèse par une étude approfondie de l’ethnobotanique aluku, thèse en Biologie Végétale Tropicale, option Ethnobotanique soutenue en décembre 1991 à Université Pierre et Marie Curie (Paris 6).
Après deux ans comme ATER au Muséum national d’Histoire naturelle dans le laboratoire d’ethnobotanique et d’ethnozoologie en 1992, j’ai contribué avec Bernard Roussel à la renaissance de la revue du laboratoire : le JATBA (Journal d’Agriculture Traditionnelle et de Botanique Appliquée) plusieurs numéros sont édités dont un volume important sur la Guyane (« Gérer, Conserver la Biodiversité : quelle solution pour la Guyane ?) en 1998.
J’obtiens le concours de Maître de conférence au Muséum National d’Histoire Naturelle en 1996.
Accueillie au centre IRD de Guyane entre septembre 2001 et décembre 2005, j’ai travaillé dans l’Unité de Service BIODIVAL, dirigée par Christian Moretti (Phyto-chimiste à l’IRD), Co-organisant avec lui un séminaire international ayant pour titre « Valoriser les produits de la forêt : quelle démarche équitable ? » et je coordonne un programme de recherche sur « l’Homme et les produits forestiers non ligneux ».
Souhaitant passer à l’application de nos Recherches, je lance la création d’une association en 2002: l’association GADEPAM pour la valorisation de l’artisanat traditionnel et des produits naturels de Guyane dans une démarche équitable (économie sociale et solidaire) le 20/02/2002. En 2004 on organise le troisième Colloque International des Plantes Aromatiques et Médicinales des Outre-mer (CIPAM) réunissant plus de 200 personnes à Cayenne.
Entre 2007 et 2022 je dirige l’antenne du Muséum National d’Histoire Naturelle en Guyane.
En 2012 est créée à travers GADEPAM, la Maison de l’Artisanat Traditionnel et des Produits naturels de Guyane, animant un réseau de plus de 600 artisans sur l’ensemble du territoire guyanais. L’association est également partenaire d’un réseau inter-DOM-TOM pour la valorisation des pharmacopées des Outremer, et participe à l’inscription de 15 plantes médicinales guyanaises à la pharmacopée française.
En 2016 on organise le 9e CIPAM suivi d’un Atelier pour les porteurs de projets en Guyane.
Entre 2016 et 2022, je préside le conseil scientifique du Parc Amazonien de Guyane dont je suis toujours vice-présidente.
J’ai également été membre du conseil consultatif des peuples amérindiens et businenge (CCPAB) pendant 6 ans et puis membre suppléante au Grand Conseil Coutumier
Poursuivant mes recherches sur les relations entre l’Homme et le milieu naturel en Guyane, en particulier sur le haut Maroni chez les Noirs marrons Aluku (depuis 1986) et les Amérindiens Wayana (depuis 1996), je suis auteure et éditrice de plusieurs ouvrages et d’environ 80 titres et travaux. Mes recherches portent notamment sur l’histoire, le territoire, et le patrimoine culturel immatériel des Amérindiens et des Noirs marrons de Guyane, à travers des travaux de cartographie et d’archéologie participative (1999, 2013, 2015, 2018, 2021).
Chevalier de l’Ordre du Mérite (2021)
Mise en place d’une expédition labélisée « expédition Muséum » en archéologie participative sur la haute Litani avec les Wayana.
Ce projet se situe dans la continuité d’un programme de recherche portant sur les anciens sites habités par les Wayana, dans une démarche de recherche participative, en partenariat avec les Wayana. En effet, ces derniers sont très intéressés à mieux connaître leur histoire et celle de leur installation en Guyane, comme l’ont montré les différentes missions de cartographie portant sur leurs anciens lieux de vie menées sur le Marouini en 1999 (Fleury, 1999 ; Fleury 2018) et sur la haute Litani (en 2013 puis 2015). Une première mission d’archéologie participative a eu lieu en novembre 2018 dans le massif du Mitaraka au bord de la crique Alama. Elle a permis un inventaire archéologique de cette région, qui a révélé l’existence de nombreux sites prouvant que la région a été anciennement occupée et sur une longue période.
L’intérêt de croiser les regards de l’Archéologue, du Botaniste-Écologue, de l’Ethnologue et des Wayana a été démontré lors de cette première mission d’archéologie participative. En effet les Wayana ont leur manière de décrypter la forêt et les anciennes traces humaines. Leur regard diffère parfois de celui des Scientifiques et enrichit l’approche de ses derniers. L’histoire orale et les toponymes qui se rattachent aux anciens lieux de vie des Wayana ont aussi une importance capitale pour mieux comprendre leur histoire.
Il s’agira lors cette expédition prévue en août 2023 d’employer les méthodes précédemment mises au point afin de retrouver la trace des anciens villages wayana le long de la rivière Litani.
Une production durable de l’Huile de Carapa est-elle possible en Guyane ? : évaluation de la filière sur le haut Oyapock.
Projet en collaboration avec mon collègue Pierre-Michel Forget, professeur en écologie tropicale au MNHN.
Ce projet porte sur la faisabilité de la mise en place d’une filière autour de l’huile de carapa, de manière participative, avec les habitants du haut Oyapock. En effet des populations d’arbres de plusieurs espèces de Carapa existent sur le haut Oyapock et les Amérindiens Wayãpi continuent à en extraire de l’huile à partir des graines collectées au bord du fleuve et en forêt de terre ferme (C. guianensis, C. surinamensis).
On propose de faire :
- un état des lieux de cette fabrication, en accord avec les habitants ;
- une cartographie de la ressource en Carapa spp. Sur le haut Oyapock ;
- une évaluation du potentiel de production à plus grande échelle, pour une commercialisation dans un circuit d’économie sociale et solidaire avec l’association GADEPAM.
- une charte de cueillette et de production d’huile co-construite avec les habitants afin de permettre une filière écologiquement responsable et éthiquement acceptable.
- mettre sur le commerce un produit certifié répondant aux critères du développement durable, et du commerce équitable (commerce social et solidaire).
Faire des restitutions de ce programme notamment auprès des Amérindiens Wayana qui ont abandonné la confection d’huile de Carapa.
Depuis de nombreuses années, les artisans wayana du haut Maroni se plaignent de voir leur artisanat pillé, leurs motifs traditionnels copiés et plagiés pour une production destinée à la vente, des reproductions qu’ils n’ont pas autorisées et qui se pratiquent à leur détriment et sans aucune contrepartie pour eux.
Contrairement à certains pays voisins, comme le Brésil, où les motifs traditionnels peuvent être inscrits au « registre du patrimoine des biens culturels immatériels », en droit français, aucune protection spécifique n’a été mise en place jusqu’ici pour protéger les droits des Peuples autochtones de Guyane, et notamment leurs expressions artistiques.
Le projet de label wayana-apalai propose d’offrir une protection juridique aux productions artistiques des artisans traditionnels du haut Maroni (Wayana et Apalai) par la création d’une association les regroupant, doublée d’un accompagnement juridique. Un travail de recensement des motifs et modèles traditionnels sera également publié sous forme d’un livre sous copyright.
La Guyane en particulier la région du haut Maroni