Joëlle LE MAREC

43 rue Buffon
Paris 5e
Référente Ecole Doctorale
Membre du comité de rédaction de la Revue d’Anthropologie des Connaissances
Direction de la collection Etudes de Sciences et histoire des techniques, Editions des Archives Contemporaines
Enseignements dans le parcours Muséologie des sciences de la nature et de l’homme (Master MNHN Biodiversité Ecologie et Evolution)
Co-pilotage du module de Master 1 « Introduction aux approches patrimoniales » (MSNH 109)
Co-pilotage des modules du Master 2 « Patrimoines naturels et culturels » (MSNH 231) et « Vues du Sud. Etude de collections et mise en scène des patrimoines, expériences collaboratives » (MSNH 234)
Thème partagé secondaire : Mondes vécus, Mémoires et futurs possibles, Pluralité et asymétrie des savoirs
Docteure en Sciences de l’information et de la communication (muséologie) en 1996, puis titulaire d’une habilitation à diriger des recherches en 2002. Professeure depuis 2006.
J’ai rejoint le Muséum National d’Histoire Naturelle et le PALOC en 2021.
Mes recherches actuelles portent sur les publics et les rapports aux savoirs et les démarches de connaissances dans les institutions culturelles (musées et bibliothèques), sur les savoirs de la précarité, et sur les cultures de l’enquête. Je m’intéresse aux frontières et aux zones de contact entre espaces et collectifs engagés dans la production active de savoirs, et les lieux d’exercice professionnel de la recherche et de la médiation des savoirs.
J’ai commencé, grâce à une série de recherches dans des bibliothèques et des musées (Centre Pompidou, Cité des Sciences et de l’Industrie) à étudier le phénomène du public non pas comme cible ou comme audience mais comme condition politique fragile, activation d’une confiance institutionnelle, d’un respect des savoirs, et de pratiques d’attention. D’autres travaux collectifs ont porté sur le traitement comparé des discours à propos de sciences dans les musées et les médias (Lille 3 puis ENS Lyon). En 2003, j’ai contribué à la création puis au pilotage de la jeune équipe (JE 2419) « Communication, culture et société » à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, équipe devenue composante du Centre Norbert Elias en 2010 (UMR 8562). J’ai également piloté de 2007 à 2011 une communauté de recherche régionale de 30 unités de recherche en études de sciences « Enjeux et représentations des sciences, des technologies et de leurs usages ». J’ai également participé à la création d’un master transdisciplinaire en études de sciences à l’ENS.
Mes recherches ont porté sur des pratiques de communication dans des programmes de recherches très interdisciplinaires, sur des enjeux relatifs à l’environnement (vulnérabilité des sols, ANR SOLAO et la santé (résistances aux antibiotiques, AFSSET).
Entre 2011 et 2015, j’ai rejoint l’université Paris Diderot et le CERILAC dont j’ai piloté un des axes (Esthétique Médias Oralité Images) tout en coordonnant le master de journalisme scientifique (M1 et M2). J’ai notamment piloté le conseil scientifique du GIS Institutions Patrimoniales et Pratiques Interculturelles (IPAPIC). Mes recherches ont porté pendant cette période sur les reconfigurations des pratiques de recherche par le terrain et les sociabilités de l’enquête, et sur les liens et alliances entre institutions culturelles (musées), équipes de recherche, et collectifs impliqués dans des pratiques de savoirs.
Entre 2015 et 2021, j’ai rejoint Sorbonne Université, le CELSA, et le GRIPIC, laboratoire en sciences de l’information et de la communication, dont j’ai pris la direction en 2018. J’ai également piloté un département de formation (Culture et communication) et le master Recherche du CELSA. Mes travaux sur les cultures de l’enquête ont donné lieu à un séminaire mensuel. J’ai également mené des recherches sur les savoirs de la bibliothèque (convention avec la BNF et le Centre Pompidou) et créé un réseau international sur les savoirs de la précarité (Endangered Humanities).
Ce programme piloté par Frédérique Chlous, et réunit des chercheurs en anthropologie, histoire, sociologie, science de l’information et de la communication. Le programme fait l’objet d’une convention le Muséum national d’Histoire naturelle et les TAAF. Je participe à l’un des thématiques : « pratiques ordinaires pour une science extraordinaire » avec Igor Babou et Léo Martin, qui porte sur l’expérience vécue par les jeunes hivernants ayant participé à l’une des missions aux Kerguelen. Nous repérons notamment les liens et les confrontations de normes entre les protocoles scientifiques et les attachements de terrain, mais aussi la constitution de mémoires individuelles et collectives d’une culture des TAAF.
Programme de recherche de trois ans ECOS-SUD « Savoirs entravés » sur les savoirs de la précarité, avec Claudio Broitman et Carla Fardella (Université Andres Bello), et Antoine Lalande (doctorant, GRIPIC).
Une enquête a été menée au Chili et en France auprès de jeunes chercheurs titulaires de Becas Chile et de doctorants chiliens en France.
Cette enquête a fait jonction avec les 50 entretiens réalisés del proyecto Fondecyt N°1180129 piloté par Carla Fardella “El trabajo científico en Chile: Instrumentos de acción pública, prácticas de producción científica e identidades laborales” (2018-2021) dont l’objectif est l’analyse des transformations du travail scientifique à partir de l’étude des pratiques quotidiennes et de la mise en place de politiques publiques de développement scientifique au Chili,
Les données recueillies ont permis de documenter précisément la situation de jeunes chercheurs en mobilité, notamment les écarts entre une politique nationale d’insertion dans une communauté scientifique internationale d’excellence, et l’expérience d’une impossibilité de se projeter dans l’avenir professionnel proposé. Les jeunes chercheurs découvrent et intègrent la dimension structurelle de la précarité dans l’emploi scientifique. Ils affrontent également, à un niveau plus politique, l’impossibilité d’utiliser leurs compétences et leurs savoirs au service de la politique de recherche pour laquelle ils sont partis à l’étranger.
Les enquêtes en France ont également porté sur les liens entre condition précaire et politisation des pratiques scientifiques, et sur les multiples formes de précarité et de mobilité subies, notamment dans le milieu des chercheurs et chercheuses exilées ou mobilisées dans des luttes sociales. Elles se développent dans le cadre du réseau « Endangered Humanities » que je pilote depuis 2020.
Programme de recherche avec Muriel Amar (DICEN, Nanterre Université) sur les savoirs de la bibliothèque.
Il s’agit d’une enquête collective, menée avec des agents des bibliothèques publiques (BPI et BM) sur leurs propres pratiques. Elle fait à une série d’enquêtes précédentes menées depuis 2016 à la BNF et à la BPI sur les institutions savantes comme milieux, structurés par une pluralité de savoirs, et qui se prêtent particulièrement bien à l’analyse au prisme de l’éthique du care.