Contact
43 rue Buffon
Paris 5e
Présentation
Mes travaux de recherche, en anthropologie sociale, se situent à l’intersection de l’anthropologie américaniste (étude des groupes amérindiens d’Amérique du Sud), de l’anthropologie de la transmission (étude des migrations sur le temps long et construction du lien au sol) et de l’anthropologie de la nature (perception des dynamiques paysagères, rapports entre humains et non-humains). Mes enquêtes en Amazonie brésilienne m’ont, dans un premier temps, amenée à étudier les dynamiques sociales sous-jacentes aux positionnements des personnes vis-à-vis des différentes catégories ethniques et sociales proposées par la législation brésilienne. Après avoir observé que des parents proches (frères et sœurs) pouvaient s’identifier dans des catégories différentes, voire concurrentes, j’ai cherché à comprendre comment s’opéraient ces choix ainsi que les différents registres mobilisés et les jeux d’échelles à l’œuvre. Ceci m’a conduit à m’intéresser aux enjeux de la territorialité locale et à la façon dont ces populations interagissent avec leur environnement riverain en constante transformation. Plus récemment, j’interroge les mécanismes d’ancrage au sol, lesquels sont fortement liés à des trajectoires familiales en migrations où les récits de mobilités (spatiales, sociales et identitaires) sont très présents.
Thèmes de recherche :
Transmission d’altérités et mécanismes d’ancrage au sol
Déclassement social et autochtonisation des descendants de migrants
Circulation des végétaux, des personnes et des imaginaires en contexte colonial et postcolonial
Animation, expertises
1- Coordination du projet EXORIGINS – De la diversité bio-culturelle dans les jardins des Parisiens. Circulations de Plantes, de Personnes et d’imaginaires (2019-2023)
»> Co-conceptrice (avec Romain Simenel) du Jardin des Altérités : https://www.youtube.com/watch?v=pmBy9NiAbTo
2- Coordinatrice depuis 2021, d’une équipe de numérisation d’archives judiciaires en Amazonie brésilienne (projets Gerda Henkel Stiftung 2 / Modern Endangered Archive Program UCLA Library / Endangered Archive Program British Library)
»> Mise en ligne des procédures civiles jugées par le tribunal de Óbidos (Brésil) : https://meap.library.ucla.edu/projects/amazonia-brazil/
Rattachements/affiliation
Membre du Centro de Documentação Histórica do Baixo Amazonas – Universidade federal do Oeste do Pará (Brésil)
Projets
2023 - en cours :
Coordination : José Boeing
Financement : Gerda Henkel Stiftung (Allemagne) et Fondation CNRS
Résumé : Le projet vise à étendre l’adhésion de familles amazoniennes à un système de production agroécologique, à élargir leur accès au marché et à créer un réseau d’agents multiplicateurs dans les villages ruraux voisins. Ce projet s’inscrit dans une démarche de justice socio-environnementale, dans un contexte de violations graves des droits à la terre et au territoire, dus à de grands projets de développement menaçant les communautés traditionnelles, les peuples autochtones et les agriculteurs familiaux. Il sera mis en œuvre dans la région du Bas-Amazonas (PAE Lago Grande, commune de Santarém, État du Pará, Brésil), en partenariat avec plusieurs entités de la société civile. Au sein de ce projet, je supervise une équipe de 9 étudiants qui réalisent de la recherche documentaire sur les transformations environnementales dans la région du projet.
2021 – en cours
Coordination : Emilie Stoll et Gefferson Ramos Rodrigues
Financement : Modern Endangered Archives Program / UCLA Library
Résumé : Ce projet vise à sauvegarder les précieux fonds d’archives du Tribunal de Justice situé dans la ville d’Óbidos, la deuxième plus grande municipalité fluviale de la région du Bas-Amazone, au Brésil. Cette documentation unique couvre la fin de l’Ancienne République (1900-1930), suivie de plusieurs gouvernements autoritaires, depuis le coup d’État de Getulio Vargas (1930) jusqu’à la fin de la dictature militaire (1964-1988). Ce fonds inestimable est composé des dossiers des procès civils jugés par le Tribunal de l’État de Pará. Ils retracent les complexités de la vie quotidienne des habitants de l’Amazonie dans une période de restriction des droits individuels, et d’engagement du Brésil dans des enjeux internationaux et des projets nationaux autoritaires visant à « moderniser » l’Amazonie. La numérisation facilitera l’accès à ces documents historiques pour la société civile, les chercheurs, ainsi que pour les responsables politiques en charge des populations locales et des questions foncières.
2021 – 2023
Coordination : Gefferson Ramos Rodrigues, Emilie Stoll et José Boeing
Financement : Gerda Henkel Stiftung (Allemagne)
Résumé : Le projet « Amazonia Now » vise à préserver les mémoires orales et les corpus documentaires sur l’histoire des changements environnementaux depuis le 19e siècle, dans deux régions de l’Amazonie touchées par une déforestation rapide. Le patrimoine à sauvegarder est principalement constitué de récits du passé et de documents administratifs (publics) traitant de la culture du cacao, des arbres à caoutchouc et d’autres espèces introduites ou cultivées par les colonisateurs. Seront également inclus des documents d’archives privées à haute valeur historique, tels que des cartes de parcelles de terre et des documents sur l’agriculture familiale (comptes de production de cacao, etc.). Ces documents sont conservés dans des conditions de préservation précaires dans des institutions publiques locales et chez des particuliers. La rapide détérioration de ce matériel menacé (due à un taux élevé d’humidité et à la disparition des anciens) - ainsi que sa valeur historique et sociale - nécessitent une préservation urgente et massive.
2019 – 2023
Coordination : Emilie Stoll
Financement : Programme Emergence(s) / Ville de Paris
Résumé : Que nous apprennent les végétaux que nous plantons dans nos jardins sur nous-mêmes et sur la façon dont nous envisageons nos semblables, les Autres et l’Ailleurs ? À partir de l’étude de la circulation des plantes et des personnes migrantes entre trois continents (Europe, Afrique et Amériques), l’équipe EXORIGINS se propose d’étudier la transmission de mémoires familiales sur les origines exogènes, ouvrant à une réflexion sur la pluralité dans nos sociétés. La façon dont nous classons les plantes – « domestiques », « compagnes », « exotiques », « invasives » - ne reflète-t-elle pas un point de vue ethnocentré sur le monde et une manière singulière de traiter autrui et plus spécifiquement l’étranger ? Bien souvent, l’origine endémique ou exogène postulée est socialement construite. Tout comme celle des personnes, l’identité des végétaux est sujette à un questionnement peu objectif qui pose la question de l’altérité, thème structurant de nos sociétés contemporaines. C’est ce que nous étudierons dans ce projet de recherche interdisciplinaire et expérimental, grâce à des enquêtes-actions auprès des Parisiens, dans les jardins publics et privés. L’analyse de la provenance des plantes et de leurs trajectoires sociales et spatiales est un moyen politiquement neutre de poser un regard différent et novateur sur la manière dont se construisent les identités dans les pays d’accueil des migrants.
Terrains de recherche
Amazonie brésilienne (Santarém – Óbidos – Belém)