
Elisa DOMEN

Thèmes partagés secondaires : Sciences-Sociétés
Après un parcours pluridisciplinaire, débutant par une licence en sciences à l’Institut des Hautes Études sur l’Amérique Latine (IHEAL) et se poursuivant par un master en études sur le développement, parcours genre, j’ai débuté la recherche avec un mémoire de sociologie portant sur l’orientation genrée des jeunes dans l’enseignement agricole en France.
Ce premier travail m’a amenée à approfondir mon intérêt pour l’articulation entre territoire, genre et environnement. En prolongeant ces réflexions vers le Nordeste du Brésil, j’ai entrepris une thèse en géographie à l’Université Paris Cité, inscrite dans le projet ANR TASAB. Ma recherche s’y inscrit en explorant les dynamiques sociales et environnementales de cette région à partir de l’espace domestique.
Titre de la thèse : Recomposition des territorialités genrées à l’ère de l’Anthropocène. Habiter le semi-aride brésilien.
Ma thèse porte sur les dynamiques socio-environnementales du semi-aride brésilien, région marquée par un climat contraignant, des sécheresses récurrentes et un héritage patriarcal et colonial marqué. À travers une enquête ethnographique menée durant 13 mois auprès de femmes du Nordeste du Brésil, j’adopte une approche métabolique de l’espace domestique avec une perspective écoféministe. En analysant les flux domestiques quotidiens (eau, alimentation, déchets), et leur gestion, je montre comment les pratiques de care articulent intimement les corps, la maison et les sols. Ce faisant, dans ma thèse, je propose de définir et d’explorer le concept de « sol domestique » pour mieux saisir la manière dont ces interactions mettent en lumière des processus sociaux et territoriaux plus larges, tels que l’accès inégal aux ressources, l’urbanisation, la globalisation, la modernisation des modes de vie, ou encore le changement climatique. Ce travail permet ainsi d’interroger les relations société milieu dans le semi-aride brésilien à partir des transformations de l’habiter, l’évolution des pratiques quotidiennes et de leur matérialité.
Directeur ou directrice de la thèse : Sylvain Souchaud
Co direction : Constance Rimlinger
Université : Université de Lille
Rattachements/affiliation : IRD – UMR 205 [URMIS]
La crise globale est une crise des systèmes sociaux et environnementaux. En comprendre les mécanismes pour engager la transition écologique nécessite de construire un cadre de recherche interdisciplinaire. Il importe aussi d’intégrer différentes échelles de temps et d’espace pour interpréter la dynamique du milieu, à la fois en fonction des évolutions des relations mutuelles société – environnement, et en définissant un cadre de référence pré-anthropique à même d’identifier la part anthropique de la crise globale.
Pour articuler disciplines et échelles de temps, nous optons pour l’observation des sols, interfaces climat-végétation, qui jouent un rôle central dans les cycles biogéochimiques (carbone notamment), tout en étant au cœur des activités humaines essentielles.
Enfin, construire l’analyse à partir d’une approche territoriale, permet à la fois de relier les échelles régionale et locale dans l’étude, et de traiter la crise globale, non pas suivant une approche économique sectorielle ou en fonction d’aléas précis, mais en l’inscrivant dans la dynamique globale de l’organisation sociale.
Nous associons cette dynamique globale à la transition démographique et ses nombreux effets géographiques (redistribution de la population, urbanisation) et sociodémographiques (individuels et collectifs).
Nous inscrivons ainsi la crise globale dans la combinaison de deux nexus, qui sont biodiversité/climat/ressources et société/alimentation/ressources, tout en traçant un continuum entre pratiques individuelles, organisations sociale et territoriale, et interactions sociétés-milieu.
Notre étude se situe dans la région semi-aride du Brésil, vaste région densément peuplée où les tensions socio-environnementales sont exacerbées par les structures sociales inégalitaires, la forte croissance démographique et le changement climatique.
Semi-aride brésilien