Tarik DAHOU

Anthropologie politique et développement à l’ère globale
Soutenue le 2 octobre 2015 à l’Université Paris Descartes

Docteur en ethnologie de l’EHESS (2001), et formé au centre d’études africaines, j’ai obtenu une Habilitation à Diriger les Recherches (2015) de l’Université Paris Descartes. Je suis actuellement directeur de recherche à l’IRD. Mes principaux champs d’investigation sont les inégalités, le pouvoir, l’innovation dans le développement, la conservation de la biodiversité et des écosystèmes.

Mes recherches ont d’abord porté sur l’irrigation en milieu Sahélien avec un travail mené dans le delta du Sénégal où j’ai analysé le passage d’une agriculture pluviale à une agriculture irriguée dans un contexte de libéralisation des filières agricoles. J’y ai étudié ses impacts en termes d’inégalités d’accès aux ressources hydriques, foncières et financières et la transformation des systèmes clientélistes agraires qui en résultait. J’ai par la suite déployé mes travaux sur des questions maritimes, notamment en analysant les instruments de gestion spatiale en milieu littoral de type aire marine protégée et gestion intégrée des zones côtières pour restituer les inégalités aux espaces et ressources marines.

Mes travaux actuels s’inscrivent dans le cadre du gouvernement de la mer. Cette recherche se développe depuis l’étude des normes globales des politiques publiques, jusqu’à celle de leur traduction nationale sur des territoires concrets, en passant par l’examen de leur dimension subjective à partir des représentations et pratiques des acteurs maritimes du niveau local. Cette anthropologie de la globalisation marchande et politique, qui décrit les trajectoires des pouvoirs locaux, restitue les processus politiques sur les espaces maritimes en englobant une série de mécanismes multi-échelles. Cette démarche est susceptible de rendre compte des interactions entre dynamiques marchandes et environnentalistes, qui déterminent aujourd’hui les droits d’usages et de propriété sur les ressources maritimes. Je décline ainsi les rapports de pouvoirs transversaux aux secteurs d’activités, aux institutions de régulation et aux espaces afin d’éclairer la construction sociale de ces droits sur les mers et les océans.