Rendez-vous à l'Auditorium de la Grande Galerie,
36 Rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris
Sônia Barbosa Magalhães, anthropologue et professeure à l'Université Fédérale du Pará, est accueillie à l'UMR PALOC. Elle interviendra le 14 décembre dans l'amphithéâtre de la GGE pour présenter les impacts du méga-barrage de Belo Monte.
Depuis qu’il a été planifié, le barrage de Belo Monte n’a cessé de susciter des controverses et débats autour des effets sociaux et environnementaux des infrastructures hydroélectriques en Amazonie. Cinq ans après son inauguration en 2016, le cumul des connaissances acquises dans différents secteurs ne fait que confirmer ce que l’on peut caractériser comme un désastre socio-environnemental avec, notamment, de brusques et intenses marques de destruction et de transformation des écosystèmes.
En privilégiant une perspective socioanthropologique, nous analyserons l’émergence de processus socioenvironnementaux caractérisés par une dé-territorialisation, par la destruction des conditions de reproduction des modes de vie locaux et par des désordres cosmologiques qui s’imposent désormais aux peuples amérindiens et autres communautés locales traditionnelles. Des opérations techniques telles que la déviation du cours du fleuve Xingu ou l’altération de son débit, sont chargées de significations qui vont bien au-delà de leurs seuls effets environnementaux puisqu’elles concernent la continuité de vies humaines et non-humaines, matérielles et immatérielles. Nous présenterons les récits recueillis après de divers acteurs concernés par ce barrage, classé troisième mondial en terme de puissance, après celui des Trois-Gorges en Chine et celui d'Itaipu à la frontière du Brésil et du Paraguay. Se pose alors la question de ce que recouvre l'expression énergies renouvelables alors que leurs effets socioenvironnementaux sont le plus souvent passés sous silence.
Sônia Barbosa Magalhães est anthropologue, professeure à l'Université Fédérale du Pará et en accueil à l'UMR PALOC (IRD/MNHN). Elle est membre du Conseil scientifique de l'Association Brésilienne d'Anthropologie. Ses recherches ont porté sur les barrages de Tucuruí et de Belo Monte en Amazonie et de Sobradinho dans le Nordeste du Brésil. Sônia Barbosa Magalhães a co-organisé deux ouvrages sur ce thème, L'énergie en Amazonie (1996) et L'expulsion des populations riveraines à Belo Monte (2017). Elle est aussi co-éditrice scientifique de la série de 17 volumes en cours de publication sur le thème Peuples traditionnels et diversité biologique au Brésil - Contributions des peuples amérindiens, quilombolas et des communautés traditionnelles à la diversité biologique, politiques et menaces (en ligne aux éditions de la SBPC).
photo © Bepunu Kayapo
