Porté par Dominique Guillaud et Geoffroy de Saulieu, l’axe Émergences, appropriations et usages des patrimoines enrichit l’approche du quinquennal précédent sur la question de la patrimonialisation en développant deux pistes de réflexion complémentaires dans la perspective des Critical Heritage Studies. Nous nous intéresserons aux contextes sociaux-politiques de l’émergence des patrimoines dans une perspective réflexive et interdisciplinaire, tout en renseignant et questionnant les formes d’appréhension, gestion et valorisation de ces patrimoines. Nous inscrivons notre réflexion à la fois sur le temps long et dans un contexte de changements globaux (environnementaux, culturels, sociaux et politiques).
La réflexion pluridisciplinaire s’organisera autour de 3 volets :
1. Formes et normes locales de production des patrimoines. Les travaux renseigneront l’origine des patrimoines tout en menant une analyse des processus à l’œuvre dans la patrimonialisation : conditions et contextes d’émergence des patrimoines, stratégies de positionnement de la diversité des acteurs, globaux ou locaux, associées à la patrimonialisation, rapports entre patrimoines et identités culturelles, patrimoines et territoires. Plusieurs actions s’inscrivent aussi dans une perspective de promotion institutionnelle des patrimoines dans leurs rapports avec les acteurs locaux.
2. Formes d'appropriation et de valorisation des patrimoines. L’appropriation des patrimoines procède de différentes modalités, culturelles, économiques, symboliques ou juridiques, prises en compte au même titre que les valorisations patrimoniales qui constituent une forme d’affirmation des identités et des droits. On accordera une attention particulière aux régimes d’appropriation de ces patrimoines, en particulier autour de la biodiversité, (diversité des régimes communaux et articulation avec les autres régimes) et aussi aux changements de statuts et de régimes de droits issus de la patrimonialisation. L’axe 1 poursuit aussi la réflexion sur le rôle du chercheur comme observateur mais aussi comme acteur dans les processus de patrimonialisation.
3. L’insertion des patrimoines dans la globalisation : le patrimoine comme élément de la transition écologique. Ce chantier vise à situer la patrimonialisation comme unes des mises en œuvre de la transition écologique, et à apprécier le caractère heuristique de ce positionnement dans le champ des études patrimoniales critiques.
Les disciplines principalement mobilisées seront la géographie, l'archéologie, l'anthropologie, les sciences historiques, les ethnosciences, la muséologie et la géomatique.